Hypersensibilité | La voie
Dans cet article, je vais essayer de synthétiser le pourquoi de l’hypersensibilité (nous sommes d’accord, ça mérite un bouquin) et ce que l’on peut en faire. Les textes du parcours sur l’hypersensibilité apportent de la compréhension en profondeur. Mais c’est bien aussi d’avoir un aperçu !
Le contrôle amène la souffrance
Le malentendu d’origine
Les conséquences de la résistance
Le pilotage par l’inconscient
A la fin, ça chauffe
Ca paraît quand même bizarre toute cette histoire
Inverser l’automatisme, c’est pas petit
Quand il s’agit des autres, et quand il s’agit de moi…
La résistance : une machine de guerre
Pourquoi j’écrit tout ça ?
Le contrôle amène la souffrance
L’hyper de notre sensibilité humaine vient de la tentative de contrôle que nous exerçons sur notre ressenti. Pas seulement les émotions, mais également les intuitions, les perceptions, les sensations.
Nous n’avons aucune idée de l’ampleur de cette résistance en chaque humain dans notre société. Nous la mesurons en fait tout le reste de notre vie, à mesure que nous y travaillons. Cette résistance est un boulot à plein temps, particulièrement consommateur d’énergie. Et pourtant nous l’exerçons, depuis l’adolescence. Parfois avant.
Ceux qui résistent moins bien. Or parmi tous ceux qui résistent (donc tous, sauf les petits enfants), certains bloquent moins bien : ils sont, malgré leurs efforts, traversés (d’intuitions, d’émotions, etc.). Ces manifestations intempestives les pointent comme moins adaptés, ou non-conformes. Ce sont les hypersensibles. Les hypersensibles ont donc cette spécificité de se battre fortement contre leur ressenti. Et plus celui-ci est fort, plus ils sont en résistance. Et plus ils sont en souffrance.
Pourquoi bloquons-nous nos perceptions, nos évidences, nos envies, nos émotions, nos intuitions ? Nous bloquons car nous pensons, souvent inconsciemment, que ce qui est à l’intérieur de nous n’est pas juste. Que notre ressenti n’est pas conforme, ou que nous y connecter pourrait nous faire souffrir. Tout est malentendu. Vous vous en doutez. Mais en attendant, nous ne sommes guidés par rien. Et nous nous relions à rien. Et nous sommes malades (psychiquement, énergétiquement puis physiquement).
La souffrance n’est pas liée directement à la douleur mais à la résistance à la douleur (principe bouddhique)
Le malentendu d’origine
Notre peine à vivre vient d’un malentendu. Ce n’est pas le ressenti qui génère le mal-être mais la résistance au ressenti. Un enfant qui est triste vit pleinement sa tristesse. Puis il est disponible pour une émotion de joie. S’il est en colère, il vit pleinement sa colère. Il libère à chaque fois l’émotion en lui pour être ensuite disponible pour ce qui le traversera : la joie, le rire, à nouveau la colère, etc.
Il y a résistance car on juge l’intérieur. On croit être insuffisant. Fragile, blessé, structurellement névrosé, inadapté, etc. Rien de tout cela n’est vrai. Mais on le croit.
On juge car nous avons été conditionné en cela. Nous, nos parents, nos amis, notre famille, l’école, notre société, notre civilisation nous a indiqué que notre ressenti n’était pas vrai ou indiquait une inadaptation. C’est ce qu’on peut appeler notre formatage sociétal, l’ADN de notre société. Et il est d’autant plus difficile à voir que nous en sommes imprégnés. Avez-vous déjà entendu quelqu’un remarqué que son ressenti était nié par la société (avant un travail sur soi) ? Non. Il est en colère, ou il est triste. Mais il ne voit pas l’évidence. Il est imprégné.
Les hypersensibles ont cette tendance au « pas de côté ». Ils voient des absurdités, des choses qui ne sont pas alignées, pas justes, ou des évidences, et l’extérieur contredit ce qu’ils ressentent. Ce frottement génère leur souffrance. Ils y participent d’ailleurs eux-mêmes puisqu’ils jugent leur ressenti en accordant leur crédit à l’extérieur. La boucle est bouclée.
Les conséquences de la résistance
La résistance est désagréable dans l’instant, surtout pour les hypersensibles car l’énergie de l’émotion est plus forte que la résistance, on ne peut donc pas faire « comme si » ça allait bien. On ressent stress, anxiété, angoisse, et à l’extrême attaques de panique. Parfois quand un fort ressenti donne lieu à une forte résistance, on développe des symptômes « psychiatriques ».
A long terme, dans le déroulé de notre vie, comme on ne libère pas l’énergie des émotions, on devient piloté par elles : nos actions sont orientées sur ce qui n’a pas été libéré, notre vie tourne en boucle pour rejouer les mêmes scénarios qui provoqueront les mêmes émotions, qui seront à nouveau refoulées et stockées.
Physiquement, l’énergie bloquée à l’intérieur stagne. Elle nous rend malade. Nous commençons à développer des maladies chroniques, auto-immunes, des insomnies, etc. J’ai ainsi pour ma part été insomniaque pendant 17 ans. Certains symptômes physiques peuvent concernés des enfants dès le plus jeune âge (insomnies, douleurs). Les maladies chroniques viennent plus tard.
Le pilotage par l’inconscient
Le pilotage inconscient est particulièrement intéressant à saisir car c’est lui qui oriente nos vies, nos décisions, nos actions – en particulier quand on refuse de regarder notre vérité intérieure.
En vrai, nous ne maitrisons rien. Nous croyons piloter… Non, nous ne pilotons rien. Il suffit de voir comment des experts avec la même science peuvent se déchirer sur un même résultat, une même interprétation et aboutir à des conclusions inverses. Nous sommes guidés par tout ce que nous avons refoulé. Et c’est notre inconscient qui mène la danse.
Il ne peut y avoir connaissance et vérité qu’en ayant amené à la conscience ce qui était refoulé jusque là. Et là, seulement là alors, nous sommes libres. Et nous avons accès à la vérité. Qu’elle qu’elle soit. Celle qui nous préoccupe en tout cas.
Le « pilotage par l’inconscient » est une drôle de machine, que l’on pourrait critiquer, et qui en même temps, fait exactement ce qu’il y a à faire. L’inconscient nous fait aller là où ça fait mal, là où nous allons pouvoir à nouveau nous connecter à nos émotions refoulées. Là où peut être, cette fois, sur un malentendu, nous accepterons enfin de nous laisser traverser.
Bien sûr, tant qu’il y a jugement, nous revivons éternellement les mêmes histoires et les mêmes situations douloureuses : je souffre de ne pas être écoutée, je ne suis pas vu(e), je suis maltraitée, je suis en colère contre tous, je n’arrive pas à m’affirmer, je suis dépendant affectivement, je ne serai jamais reconnu, je ne suis pas digne d’être aimé, etc. Et à chaque situation, si nous ne prenons pas la décision de jouer différemment, nous repartons pour un tour : nous résistons aux émotions car nous jugeons notre ressenti, nous refoulons à nouveau l’énergie des émotions, nous sommes pilotés par elles à travers l’inconscient, nous nous retapons les mêmes situations, etc. Ca peut durer longtemps en fait 🙂
A la fin, ça chauffe
A la fin, on s’en doute, nous nous retrouvons dans un état super moyen, l’état qui fait que vous êtes peut être sur ce blog : en burn out, en maladie chronique, en mal-être, en anxiété généralisée. Si on est un peu malin, on se débarrasse de cette énergie sur-stockée avec des pratiques énergétiques (massages, acupuncture, énergéticien, réflexologie), mais le système ne fonctionne pas en mode autonome. La démarche reste allopathique. C’est bien, c’est même indispensable pour ressentir un bienfait immédiat, mais le mieux, c’est quand le processus naturel opère librement, en conscience.
Ca paraît quand même bizarre toute cette histoire
Oui, ça paraît bizarre. Et pourtant. J’aime poser cette question quand, dans la discussion, mon interlocuteur se demande comment il est possible qu’écouter son ressenti, ses envies, ses émotions soit la bonne démarche pour être un « bon humain », la voilà :
Qu’est ce qui a permis la survie de notre ADN depuis 3 milliards d’année ? Le suivi de l’instinct et donc du ressenti intérieur ? Ou l’injonction de se mettre en effort ?
Inverser l’automatisme, c’est pas petit
Il peut paraître facile de conclure que notre ressenti est juste, comme ça, en en discutant, en faisant appel à notre raison. Mais à l’intérieur de nous, profondément, c’est une autre paire de manches. Car c’est un bouleversement assez extraordinaire d’imaginer que notre ressenti soit et ait toujours été juste. Et notre cerveau a besoin de sens. Or reconnaître que mon ressenti est juste depuis toujours, c’est remettre en cause l’interprétation de tout ce que j’ai vécu jusque là. Car il y avait bien un problème pourtant. Donc si ce n’est pas moi, si je sentais « juste », comment expliquer l’extérieur ? Les réactions, les situations, les postures, les affirmations, les incohérences ?
Si on n’obtient pas de réponse à cette question, « le pourquoi si mon ressenti est juste », le processus n’est pas complet. Le doute demeure. La croyance ne s’évacue pas complètement, surtout pour certains profils d’hypersensibilité. Elle le sera par l’expérience. Eventuellement. Mais ça prendra du temps.Le process ne sera pas complet.
Quand il s’agit des autres, et quand il s’agit de moi…
J’ai expérimenté cette contradiction entre « Oui, l’émotion est juste » et « Heu…non, pas moi » sur un stage de yoga K associé à un cercle de paroles (miam !). Sur le papier, tout le monde semblait ok pour reconnaître que sa colère était juste, que sa tristesse était réelle et justifiée, etc. Mais au moment même où chacun parlait de son émotion, on voyait l’incroyable résistance qui s’opérait en chacun pour ne pas laisser l’émotion pleinement le traverser. La tension était d’ailleurs assez extrême… car il y avait beaucoup d’émotion.
Pourquoi ? Parce que : « Oui, pour les autres, je suis d’accord, l’émotion est juste ». Mais pour moi… Nous ne pouvons ignorer que nous avons des parts en nous. Une bien sûr qui a tout compris, qui a lu, qui est ok. Mais une autre aussi qui intervient en situation confrontante, et qui nous dit : non !! Car j’ai peur de cette émotion et de ce qu'elle raconte, j’ai peur d’abandonner l’idée que je n’ai jamais eu de problème… car alors, d’où viendrait-il ?
C’est ça. Nous avons besoin de sens. Décréter que l’émotion est juste ne suffit pas. Il faut déconstruire le système en même temps. Donc en trouver l'explication.
La résistance : une machine de guerre
Et puis il y a notre mode automatique de résistance. Corporellement. On peut le savoir avec la tête et même avec le cœur, mais quand il s’agit de nous… grand Dieu notre mode automatique de résistance est une machine de guerre. Elle se travaille donc au corps à corps. A chaque situation. En pratiquant corporellement (d’où l’impact du yoga kundalini, et du yoga tout court pratiqué régulièrement, de l'hypnose avec l'inconscient). Et plus on le fait, plus ça devient fluide. Le plus difficile est le début. Car on sent l’intérieur… et on n’y a pas accès. C’est un process comme dirait François Lemay 🙂
Pourquoi j’écrit tout ça ?
Pourquoi j’ai écrit tout ça ? Je voulais remettre en perspective l’intérêt de déminer nos croyances civilisationnelles dans notre propre processus : je suis mal, à quoi je résiste, pourquoi je résiste, quel jugement automatique est en train de s’exercer sur moi et malgré moi ? Quelle injonction inconsciente ?
Qu’est ce qui se passe ou s'est passé en vrai ? Pas comme je me le suis raconté, mais comme ça interagit entre humains, des humains pilotés en grande partie par leur inconscient. Des pompeurs d'énergie, car nous pompons l'énergie des autres, soit dans une circulation d'énergie vertueuse, soit dans un pompage unilatéral. Et on déroule alors nos aventures dans l’autre sens : on libère la croyance (le mental), l'injonction, donc on accepte le ressenti, donc il nous traverse, donc il nous libère, donc notre inconscient arrête de nous piloter doit dans le mur, donc on a accès à notre justesse intérieure et à son énergie, et donc on vit enfin quelque chose de chouette.
Puis on aborde l’étape suivante, la prochaine couche, en sachant que ok, contraction soit, mais expansion derrière ! Yes man.
En y associant un peu de pratique méditative et énergétique, la synergie est parfaite.
Voilà. C’est la voie 🙂
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